samedi 13 décembre 2014

A la place de Bosseigne, Ismaël!!!

Et la mer, pourrais-je ajouter.
Et un chien aux oreilles longues et blondes.

A Bosseigne parti pour des entretiens relatifs à sa thèse, je n'écrirai rien.
Pas cette fois, non. Trop d'hiver, trop de fatigue.
Et puis Noël m'avait amené avant l'heure une avalanche de cadeaux.

Bribes, brimborions, restes, débris.
Laissées. Fumées.
Que cette nuit le chien avait flairés.
Bon sang ne saurait, aurait dit B.
Moi, je ne dirai rien.
A part ce que laisse la mer, je ne ramasse pas grand-chose. Ni ne flaire.

La mer.
Et ce début sur la plage, ce début d'écume qui entraîne.
Et les idiots en bande qui se serrent les uns contre les autres.
A cause du vent. Des mouettes. Des risées sur l'eau.
Un s'attarde. Me sourit. Le chien n'est pas avec moi.
Pourtant le vieil enfant est content. De me voir. De voir la mer.


Un phare éclaire encore la jetée et le large.
Des vieux pêcheurs sont là, ensemble. A faire rien.
M'interpellent en riant. Où est votre coeur, demande l'un.
A gauche, je réponds en riant et m'en vais, jambes longues, tête en l'air.
Un corps, donc.

Quand la mélancolie me prend, je prends la mer, écrit Ismaël, écrit Melville, au début de de Moby Dick.
Et la mer calme toutes les inquiétudes.
Comme aujourd'hui, me suis-je dit avant-hier, au Grau du Roi.
Et j'ai ramassé sur les plages des bouts d'autres vies, coquillages, tessons, ronds de verre usés, arapède polie jusqu'à n'être plus que nacre idéale.
Les français pour ce coquillage disent patelle.
Mon père m'a appris à pêcher dans les calanques du Rove à Marseille, mais nous ramassions les arapèdes à La Ciotat.
Et on disait que j'étais collante comme une arapède.
Ici la langue se dénoue, ma mère la langue disait, pégueuse comme une arapède.

Tessons de mots.
Maux tus. Motus.
Nom de ma mère.
Après, on tire le rideau.
A moins que ce ne soit radeau.
Et là, à nouveau la mer.
Pour tuer toute mélancolie.
Rejoindre Ismaël.

En hiver, juste avant le solstice.



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